Les blogs culinaires, moi je les aime quand il y a de belles photos, un certain esthétisme et une mise en scène du produit. J’aime qu’on me donne envie, me fasse saliver par les mots et les images et qu’on me fasse entrer dans un univers. La vue et le goût sont intimement liés dans notre façon d’appréhender la nourriture. Notre éducation et notre culture entrent aussi en ligne de compte dans notre rapport aux images et à ce qui nous donne envie.
Ainsi, certaines personnes sont plus attachées à l’esthétisme et la mise en scène pour les faire saliver. Je crois que je fais partie de celles-ci, peut être bien encore plus déformée que certains même par mon éducation artistique et ma créativité. Comme un besoin de lier l’art et la cuisine comme je lierais les couleurs sur ma palette pour peindre un tableau, qui me plaît et qui m’émeut.
Car le point central de la cuisine c’est bel et bien l’émotion. Comme le besoin presque primitif de rapprocher le fait de se nourrir, besoin primaire et les sentiments, besoin secondaire qui font que nous sommes des hommes civilisés. D’avoir su transformer ce que la nature nous offrent en objet de convoitise et de désir.
Certes les photos ne sont pas très jolies mais parfois devant l’immédiateté du cliché ce n’est juste pas possible de faire poser le plat, de l’avoir disposé dans un plat de service, lui même placé à tel endroit avec telle lumière. Et bien là, la tarte de ma grand-mère, la recette de mon arrière grand-mère, elle a été mise sur la table dans son plus simple appareil et dégustée avec tout l’appétit que l’on pouvait avoir. Le croustillant si parfait de la pâte brisée, le fondant des poires du jardin, la crème aux noisettes qui a caramélisé au bord de la croûte (le meilleur, je vous assure que cette croûte là on ne la laisse pas dans l’assiette, on se bat même pour la manger).
Cette tarte là, elle a le goût de la campagne, de la famille et du passé, cuite dans sa taule tout déglinguée, rongée par le temps et les innombrables passages dans le four pour chaque fois ravir nos papilles.
Ingrédients
1 pâte brisée
250g farine
125g de beurre
1petit verre d’eau
50g de sucre fin
sel
Poires
1kg de poires
1jus de citron
4cuil à soupe de sucre
1/2 gousse de vanille
Crème
80g de sucre
1 sachet de sucre vanillé
75g de noisettes moulues
1cuil à soupe de fécule
30g de beurre fondu
5 cuil à soupe de crème fraîche épaisse
1 oeuf entier + 1 jaune
Confiture d’abricot
Faire une fontaine avec la farine, émietter le beurre froid en petit morceaux au creux du puits avec le sucre et le sel. Ajouter l’eau peu à peu et travailler du bout des doigts.
Laisser reposer la boule 1/2h au frigo, puis l’étaler.
Éplucher les poires, les couper en deux ou quatre selon la grosseur et enlever le coeur. Les faire pocher dans 1L d’eau additionnée du sucre et du jus de citron. Égoutter les poires après 3min de cuisson.
Mélanger tous les ingrédients de la crème et l’étaler sur la pâte. Inciser le bombé des poires en quadrillage et disposer les quartiers sur la crème le bombé sur le dessus.
Faire cuire 30-40min au fond du four à 200°C. Sortir du four.
Faire fondre 6 cuil à soupe de confiture d’abricot avec de l’eau et badigeonner le dessus de la tarte et laisser refroidir.